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Vous venez de publier votre dernier album :

Quelle en est l’histoire ? 

Le dernier album paru est le tome 14 de la série

Gaspard de Besse intitulé: Le cavalier sans tête.

Comme vous pouvez vous en douter, il s'agit cette

fois d'un fantôme ou d'un revenant dont le corps

fut décapité vingt ans auparavant, et qui revient

chez les "vivants" accomplir sa vengeance.

 

Combien de temps vous a-t-il fallu pour concevoir et réaliser cet album ? 

Comme tous les autres, cet album m'a demandé environ 6 mois de travail une fois le sujet imaginé. Un gros mois pour écrire le scénario, et à peu près 5 mois pour le dessin.

 

Si vous travaillez avec un co-auteur, pouvez vous nous parler de cette collaboration ?

Je travaille seul car je parviens à assurer les scénarios comme les dessins. Par ailleurs, mon tempérament fait que, de toute façon, j'ai besoin de solitude pour mener à bien mes projets.

 

Quelle formation avez-vous suivi en tant qu’artiste et quel conseil donneriez-vous à ceux qui voudraient suivre votre exemple ? 

Je suis un autodidacte. Je n'ai jamais fait les Beaux-Arts pour apprendre les bases du dessin. J'ai compris avec le temps l'importance de la perspective et de l'anatomie du corps humain dans la BD. Je n'ai pas de conseil ni de recommandation à donner à ceux qui voudraient se lancer dans le 9e art aujourd'hui, sinon passer par les Beaux-Arts pour apprendre vite ce que j'ai moi-même appris avec du temps, en tâtonnant ou "à l'instinct", et surtout être sincère dans sa démarche; ne pas tenter un style parce-qu'il est à la mode, par exemple. Et surtout, ne jamais oublier que l'essentiel d'une BD réside dans le scénario et la narration; le dessin n'est qu'un support, une mise au propre permettant de raconter une "bonne histoire" dans les meilleures conditions possibles.

 

Pouvez-vous nous parler du tout premier album que vous avez réalisé et quel regard portez-vous sur lui aujourd’hui. 

Lorsque je regarde mon premier titre, j'ai tout simplement envie d'en reprendre totalement le graphisme qui m'apparaît bien moins abouti que ce que je propose aujourd'hui, vingt ans et vingt albums plus tard. Par contre, il me semble que le scénario est solide et tient parfaitement la route.

 

Y-a-t-il une recette magique pour réussir un album… ou a défaut sur quel aspect de votre travail êtes-vous le plus attentif ? 

S'il y avait une recette pour réussir un titre, tout le monde l'adopterait et il n'y aurait que de "bons albums". Heureusement, personne n'a la recette, ce qui veut dire que tout le monde a sa chance à un moment donné pour réussir professionnellement dans ce métier. Cela dit, aujourd'hui, la grande majorité des lecteurs ne fait plus la différence entre un graphisme élaboré et appliqué et un dessin bâclé. Par contre, on peut arriver à fidéliser un lectorat avec un scénario solide. C'est pourquoi, en ce qui me concerne, je reste très attentif à la qualité du scénario, qui est pour moi la pierre angulaire d'une BD réussie.

 

Vous allez participer aux 8 èmes journées de la bd. Quelle genre de relation nouez-vous avec votre public lors des séances de dédicaces et avez-vous des anecdotes à ce sujet ? 

J'ai la très grande chance de souvent fidéliser mon lectorat. Il y a donc des personnes que je revois régulièrement, ce qui permet de nouer des liens, quelquefois amicaux.

 

Comment travaillez vous et ou trouvez vous votre inspiration ? 

Je travaille seul et mon inspiration vient souvent de l'actualité, ou d'événements historiques ou actuels.

 

Selon vous la bd doit elle rester un pur divertissement ou peut-elle véhiculer des valeurs ou un « fond » qui vous sont personnels. Si oui, lesquels ? 

Il vaut mieux que la BD permette de véhiculer des valeurs, et de cultiver les gens autant que possible. C'est en tout cas le cas pour mes deux séries: MEKALY prône l'intérêt d'une société sans circuits financiers articulée autour de valeurs humanistes, et GASPARD tome 6, par exemple, est une charge contre l'antisémitisme.

 

Quel est l’artiste ou l’écrivain que vous estimez à la source de votre vocation et pourquoi ? 

Franquin, par son génie créatif, a certainement été l'élément déclencheur qui m'a donné une envie irrépressible de ma lancer dans la BD.

 

Sur quel projet travaillez-vous actuellement ? 

Je viens de terminer le tome 15 de Gaspard de Besse (parution en mars 2016) et je travaille actuellement sur le tome 16 (parution au printemps 2017).

 

Quel regard portez-vous sur votre parcours artistique : bienveillant, fier, critique… ?

A la fois bienveillant et critique. Critique parce-que je ne parviens jamais à être totalement satisfait de mon travail une fois celui-ci achevé, et bienveillant car je réalise, en découvrant certaines autres BD particulièrement mal dessinées ou aux scénarios sans intérêt, que je ne suis finalement pas le "plus mauvais"…

 

Interview réalisée par mail le 04 février 2016 exclusivement pour les Journées de la BD

L'interview

BEHEM

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