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Vous venez de publier votre dernier album : Mission Antarctique,

Scénario : François Corteggiani, couleurs : Bonaventure, Editions Casterman 

Quelle en est l’histoire ?

C’est une histoire de Guy Lefranc, personnage imaginé par Jacques Martin.

Le célèbre journaliste doit enquêter au sein d’une base secrète située en

Antarctique où il y aurait la nouvelle arme secrète des nazis : le fantastique

Haunebu ! Il croisera, une nouvelle fois, son ennemi de toujours, Axel Borg.

 

Combien de temps vous a-t-il fallu pour concevoir et réaliser cet album ?

Pour la partie « dessin Â», il m’a fallu un an et trois mois pour être précis.

On ne parle ici que du dessin en noir et blanc. Le crayonné et l’encrage.

 

Vous travaillez avec un co-auteur, pouvez vous nous parler de cette collaboration ?

La collaboration avec François Corteggiani au scénario s’est passée merveilleusement bien. Nous travaillons dans le même esprit, à savoir, réaliser le meilleur récit et les meilleures planches possibles. Nous nous appelons trois ou quatre fois par semaine, voire plus par moment.

 

Quelle formation avez-vous suivi en tant qu’artiste et quel conseil donneriez-vous à ceux qui voudraient suivre votre exemple ?

Je suis autodidacte.

Il est toujours très difficile de donner des conseils.

Nous avons tous des parcours différents, des envies différentes…

A mon sens, la qualité qu’il faut avoir est l’opiniâtreté. La Bande Dessinée demande un travail considérable, il faut savoir se remettre en question. Revenir sans arrêt à la charge pour essayer de faire aboutir des projets auprès des éditeurs.

Techniquement, une bonne école de dessin permet d’apprendre toutes les bases du dessin et ainsi ne pas « perdre Â» du temps comme cela a été mon cas (même si j’apprends toujours et encore !).

Il faut également s’inspirer des « maîtres Â» qui nous fascinent et essayer de comprendre comment ils ont abordé et résolu des problèmes de narration ou de dessin.

Bref, beaucoup de travail !

 

Pouvez-vous nous parler du tout premier album que vous avez réalisé et quel regard portez-vous sur lui aujourd’hui.

Il s’agit de « Dusty Dawn, l’héritage maléfique, 1ère partie Â» avec Samuel Bournazel au scénario, aux éditions Vents d’Ouest. C’était en 2001.

Pour un premier album, malgré ses défauts, je trouve qu’il a une bonne énergie. C’était ce que je pouvais faire de mieux à ce moment-là, je n’ai donc pas de regrets.

 

Y-a-t-il une recette magique pour réussir un album… ou a défaut sur quel aspect de votre travail êtes-vous le plus attentif ?

 S’il y avait une recette, nous serions très nombreux à l’utiliser. 

Néanmoins, un album réussi comporte, à mon avis, une histoire intéressante et bien racontée servie par un dessin et des couleurs adaptés au propos.

Du côté du dessin, je veille à être le plus clair et le plus lisible possible tout en apportant des détails et des décors fouillés. Il faut que le lecteur en ait pour son argent, comme dit l’adage.

C’est un métier où il ne faut pas tricher et donner le maximum à chaque album. Je pense que le lecteur peut le ressentir de façon inconsciente.

 

Vous allez participer aux 8 èmes journées de la bd. Quelle genre de relation nouez-vous avec votre public lors des séances de dédicaces et avez-vous des anecdotes à ce sujet ?

Une relation amicale. Les lecteurs qui viennent sont logiquement intéressés par votre travail. C’est très souvent un moment d’échanges, un moment privilégié.

 

Comment travaillez vous et ou trouvez vous votre inspiration ?

Je travaille à domicile. Mes horaires sont calés sur ceux de ma femme et de ma fille. Ca permet d’avoir un rythme régulier.

L’inspiration vient n’importe quand, n’importe où. Mais elle est « guidée Â» par les besoins de l’histoire par le biais de recherches sur Internet ou par des déplacements sur les lieux de l’action.

 

Selon vous la bd doit elle rester un pur divertissement ou peut-elle véhiculer des valeurs ou un « fond Â» qui vous sont personnels. Si oui, lesquels ?

Aucune règle précise. Je reviens à ce que je disais précédemment, il faut surtout que l’histoire soit intéressante et originale ainsi que bien racontée.

Je choisis les projets sur ces critères.

 

Quel est l’artiste ou l’écrivain que vous estimez à la source de votre vocation et pourquoi ?

Hergé. Il a su, dans ses albums de Tintin, toujours garder une lisibilité maximale autant dans le scénario que dans le dessin.

Encore maintenant, je trouve le travail sur ces albums remarquable.

Il est toujours très compliqué de faire simple.

 

Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?

En attendant de retravailler sur une nouvelle aventure de Guy Lefranc, je devrais commencer un album sur une autre série, dont je ne peux rien dire, dans les jours qui viennent. 

 

Quel regard portez-vous sur votre parcours artistique : bienveillant, fier, critique... ?

Un peu de tout ça. Lorsqu’un album est terminé, je suis très rapidement déjà projeté dans la suite. Je ne me retourne pas sur le passé.

On fera le bilan quand j’arriverai au bout du chemin.

 

Interview réalisée par mail le 08 février 2016 exclusivement pour les Journées de la BD

 

L'interview

Christophe ALVES

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