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Vous venez de publier votre dernier album :  Quelle en est l’histoire ?

J'ai publié, en juin dernier, en compagnie d'Alain Genot mon co-auteur,

le tome 4 de la série Arelate qui lance le second cycle de cette série.

C'est une bande dessinée qui se passe au premier siècle de notre ère et

à pour décor la ville d'Arles. L'objectif est de décrire la vie à cette époque

au travers de plusieurs personnages qui évoluent chacun dans un milieu

social différent. Cette série nous permet également de revenir sur pas mal

de poncifs véhiculés sur cette époque et notamment sur la gladiature.

Dans ce tome 4, nous nous sommes intéressé plus particulièrement à

la navigation et le commerce tout en continuant bien entendu à développer nos

différent personnages.

 

Combien de temps vous a-t-il fallu pour concevoir et réaliser cet album ?

Une petite année. J'assume une grand partie du scénario, le dessin et une mise en couleur sépia, c'est du coup relativement long d'autant qu'il me faut accumuler et digérer pas mal de documentations. En plus de cela je gère également la partie éditoriale puisque nous avons créé, avec ma compagne et deux amis proche, les éditions 100Bulles qui est une maison d'édition sous le statut d'association. C'est pas ml de boulot au quotidien mais également une grande satisfaction de mener seul sa barque, qui plus est, avec un certain succès.

 

Vous travaillez avec un co-auteur, pouvez vous nous parler de cette collaboration ?

Je travaille en effet avec Alain GENOT sur cette série. Il est Archéologue de métier au Musée d'Arles, le MDAA (Musée Départemental de l'Arles Antique). C'est une collaboration très intéressante et enrichissante car chacun apporte beaucoup à la série. Alain apporte notamment ses connaissances de l'antiquité ainsi que les nombreuses découvertes que lui et ses collègues archéologues font quotidiennement dans le sous-sol arlésien , dans le Rhôene mais également partout ailleurs en France et bien au delà de nos frontières. Il apporte également un regard un peu différent en ayant plus de recul que moi sur le scénario où bien encore sur mes dessins et n'hésite donc pas à me faire des remarques, que j'inclue dans mon travail ou pas, en fonction de ce que j'ai notamment prévu pour la suite.

 

Quelle formation avez-vous suivi en tant qu’artiste et quel conseil donneriez-vous à ceux qui voudraient suivre votre exemple ?

J'ai été autodidacte pendant deux années aux beaux arts de Marseille après avoir décroché ma maîtrise de chimie:physique et si j'ai un seul conseil à donner aux aspirants dessinateur BD c'est de lire de la BD, regarder ce qu'on pu faire les autres auteurs et surtout de dessiner, dessiner et encore dessiner.

 

Pouvez-vous nous parler du tout premier album que vous avez réalisé et quel regard portez-vous sur lui aujourd’hui.

Mon premier album est sorti en 2000 aux éditions Clair de Lune et pour le coup je réalisais seul le scénario & les dessins. Avec le recul, même s'il est bourré de maladresses (pour être poli!) que j'ai en parti corrigé lors de sa réédition (et j'en avait profité pour refaire les couleurs également !) il a été ma première expérience professionnelle et le premier d'une longue série puisque sortira en Juin prochain mon dix neuvième albums. Bref, c'est le début d'une très belle aventure et d'un rêve de gosse qui se réalise et il a une vraie place dans mon petit coeur de dessinateur.

 

Y-a-t-il une recette magique pour réussir un album… ou a défaut sur quel aspect de votre travail êtes-vous le plus attentif ?

S'il y a une recette magique pour réussir un album, je suis preneur. Non je crois qu'il y a juste la rencontre entre le public et un sujet et le tout au bon moment. Beaucoup d'albums passent inaperçu alors qu'ils ont a priori toutes les qualités pour plaire et d'autres qui sont lancés un peu par hasard par les éditeurs et réussissent. Sinon l'étape où l'aspect de mon travail le plus important est le scénario. On peut avoir le meilleur dessin du monde (ce qui ne peut pas faire de mal !) si l'histoire n'est pas au niveau, cela ne sauvera pas l'album, le contraire par contre....

 

Vous allez participer aux 8 èmes journées de la bd. Quelle genre de relation nouez-vous avec votre public lors des séances de dédicaces et avez-vous des anecdotes à ce sujet ?

J'aime beaucoup l'exercice de la dédicace car c'est toujours sympathique d'échanger avec nos lecteurs, qui plus est sur une série qui commence à avoir quelques albums derrière elle. Les discussions deviennent vraiment intéressantes avec des lecteurs qui ont lu les albums et suivent les péripéties de mes personnages. Sur Arelate c'est encore plus particulier car nous touchons au delà du public stricto-bédéphile et nous avons régulièrement des professeurs de lettre, des passionnés d'histoire voire des archéo et c'est toujours l'occasion d'avoir des discussions très intéressantes.C'est également sympathique de revoir d'année en année certains lecteurs qui nous suivent, comme nous, on les voit évoluer, venir avec madame puis les enfants qui s'intéressent eux aussi à la BD.

 

Comment travaillez vous et ou trouvez vous votre inspiration ?

Dans le cas de cette série, l'inspiration vient des discussions avec mon co-auteur, des découvertes qu'il a pu faire ou que ces collègues archéologues ont pu faire. C'est d'ailleurs assez surprenant de voir la direction que peu prendre une histoire en se laissant guider de cette façon là. Certes j'ai les grandes lignes pour le devenir de mes personnages mais régulièrement des découvertes viennent apporter du grain à moudre à mon intrigue et encrer encore plus mon récit dans cette réalité antique que touche finalement du doigts ces archéologues. C'est réellement stimulant. Pour des récits plus imaginaires du genre héroïc Fantasy, j'ai lu et je lis encore pas mal de romans afin de nourrir mon imaginaire, je tache de regarder également ce qui se fait dans ce style, bref, rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme.

 

Selon vous la bd doit elle rester un pur divertissement ou peut-elle véhiculer des valeurs ou

un « fond » qui vous sont personnels. Si oui, lesquels ?

Dans l'idéal, si l'on peut joindre le pur divertissement avec un fond, c'est parfait. C'est d'ailleurs ce que nous tachons de faire dans cette série Arelate où nous introduisons des notions sociales spécifiques à cette époque dont nous nous servons comme ressort dramatique et/ou comme fil conducteur du récit. Cela permet, au sein d'une intrigue, de dévoiler cette société romaine. Je trouve que c'est une méthode parmi d'autres pour permettre de ce divertir tout en apprenant pas mal de choses sans s'en rendre compte. C'est d'ailleurs ce qui plait énormément à nos lecteurs, le fait que leur parler d'une antiquité loin des fantasmes habituels et bien plus proche de la réalité que touche les archéologues.

 

Quel est l’artiste ou l’écrivain que vous estimez à la source de votre vocation et pourquoi ?

J'ai toujours dessiné et lu de la BD mais c'est lorsque mon frère a ramené à la maison un album relié regroupant 3 spécial Strange (les n° 31, 32&33) que j'ai vraiment eu un déclic. Claremont&Byrne au scénario, Byrne au dessin et Austin à l'encrage et moi feuilletant cela et me disant "Wohaa ! On peut faire ça en BD également ?" J'avais une dizaine d'années et j'étais plutôt nourrit à de la franco-Belge classique (Tintin, Astérix, Thorgal etc) je crois que c'est vraiment là qu'est venue ma passion pour la BD.

 

Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?

Je viens de boucler les pages et couvertures du tome 5 qui sortira début Juin 2016 et je dois prendre un peu de temps pour l'écriture du tome 6 et la réalisation de ses planches. Encore un grosse année pour conclure ce second cycle et peut-être basculer sur un autre univers, mais là, rien n'est moins sûr !

 

Quel regard portez-vous sur votre parcours artistique : bienveillant, fier, critique … ?

Je dirais que même si j'aurais du être plus ferme et vigilant sur certains albums, je n'en regrette aucun car j'apprends à chacun d'entre eux, je progresse ou régresse à chaque planche mais surtout je réalise au quotidien le rêve de ce gamin de 10 ans et j'espère que cela va encore durer le longues années !

 

 

Interview réalisée par mail le 08 février 2016 exclusivement pour les Journées de la BD

 

L'interview

Laurent SIEURAC

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