Bonjour Marlies.  

Tout d'abord bienvenue parmi nous en tant que nouvel auteur.  

Comment vous définissez vous ? Auteur, illustratrice ... ou les deux ? 

 

Les deux ! Toute création de narrations en images me fascine et m'anime.

J'ai choisi le crayon pour l'exprimer !" 

 

Quels ouvrages allez vous nous présenter cette année aux JBD ?

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Mon dernier livre principalement, un Carnet de Voyage : " En Charrette ! "

(je ne compte pas mes participations dans des magazines collectifs comme Atelier 24, ou Cage d'Escalier.)

 

Quelle en est l’histoire ? 

 

C'est un voyage, je suis allée en Novembre-Décembre 2016 au Sénégal, dans les alentour de Diourbel. J'essaye de donner a voir, à ressentir, l'ambiance et la chaleur de la brousse sénégalaise à travers mes encres."

 

Travaillez-vous seule ou avec un co-auteur ?

 

Seule pour la majorité du temps. J'aime vraiment toutes les étapes de la création, faire le scénario, le découper, le dessiner, lui donner vie. Je suis tout de même souvent bien entourée et j'écoute tout les avis d'une oreilles attentive, surtout pour mes publications dans les magazines collectifs, où il m'arrive de n'être que la scénariste. Mais pour mon prochain gros projet qui est crée à partir d'un témoignage, j'envoie souvent le scénario à la source (une enseignante sénégalaise, marraine de nombreuses écolières) même s'il est romancé, pour qu'elle valide ou non.

 

Quel « plus » cela vous apporte-t-il ? 

 

Seule, ça m'apporte la liberté, j'ai souvent une idée très précise de ce que je veux créer, et même si le résultat n'est jamais l'idée exacte de départ, c'est mon processus, ma vision, mes capacités. En duo j'ai plus de pression, ce n'est plus seulement mon travail, les attentes ne sont pas les mêmes.

 

Quelle formation avez-vous suivi en tant qu’artiste et quel conseil donneriez-vous à ceux qui voudraient suivre votre exemple ? 

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J'ai été dans deux académies belge, trois ans à l'Académie de Tournai sous la tutelle d'Antonio Cossu, et trois ans à l'Académie Royale de Liège avec Jacques Den^¨el en professeur principal. Je conseille les écoles d'Art pour le cadre que ça apporte, ça nous permet de nous concentrer à 100%, on n'a pas d'autres cours qui n'ont rien à voir, notre passion n'est plus un passe temps, un hobby, un à côté, c'est notre vie, et l'apprentissage ne peut être que plus rapide. Nous sommes conseillées et entourées d'autres personne qui ont la même passion, ça aide c'est indéniable. Mais ce n'est en rien nécessaire ou indispensable, si on a du temps et l'auto-discipline qu'il faut.

 

Y-a-t-il une recette magique pour réussir un album… ou a défaut sur quel aspect de votre travail êtes-vous la plus attentive ? 

 

Je ne pense pas qu'il y ai de recette magique, à part y mettre du coeur et de l'honneteté ? c'est la meilleure façon de toucher les lecteurs, à mon sens. Après c'est le découpage, le rythme et l'ambiance qu'installe une BD que je trouve magique et à laquelle je suis attentive, ça me plait aussi chez les autres.

 

Quel genre de relations nouez-vous avec votre public lors des dédicaces et avez-vous des anecdotes à ce sujet ? 

 

Je débute donc c'est encore assez nouveau, mais ce sont toujours de fortes

émotions de rencontrer des inconnus qui apprécient notre travail. A la fête

de la BD de Bruxelles, je me souviens d'une londonienne avec qui j'avais

difficilement échangé quelques mots en franglais et qui m'avait acheté

"le chat" ! Elle est revenue deux jours après juste pour me voir et me dire à

quel point mon livre l'avait touchée. Je n'en reviens toujours pas, et ça m'a

marqué parce que c'est pour ça que je veux partager des histoires, pour

toucher les âmes et les cœurs.

 

Comment travaillez vous, avec quelles techniques et ou trouvez vous votre

inspiration ?  

 

Je travaille de plein de façons différentes, j'aime créer et découvrir de nou-

veaux outils, ma technique varie selon mes envies, ensuite l'aquarelle et

l'encre de chine directe reviennent assez souvent. Ce que j'apprécie c'est de

dessiner vite, de jeter l'idée sur le papier. Mes inspirations me viennent de

partout, de ce qui nous entoure, des rencontres. Ensuite pour travailler

efficacement il faut que je m'isole, ça me permet de mettre les idées au clair.

 

Selon vous la BD doit elle rester un pur divertissement ou peut-elle véhiculer

des valeurs ou un « fond » qui vous sont personnels. Si oui, lesquels ? 

 

J'aime m'attaquer à tout type d'histoires, la première était sur le "simple" ressenti de ma relation avec mon chat, je suis en ce moment sur une BD qui parle de la condition des femmes, j'ai un conte pour enfant dans un coin de ma tête qui est sur l'acceptation de l'autre et de ses différences, j'aimerai m'essayer à des histoire plus sombres de type polar aussi. Il me semble que la volonté même d'écrire une histoire à un "fond" un "message"... rien n'est donc "pur divertissement", les meilleures comédies sont des drames où l'on rit ! Après tout le "fond" implique l'histoire, le rire et le divertissement n'en sont que plus importants.

 

Quel est l’artiste ou l’écrivain que vous estimez à la source de votre vocation et pourquoi ? 

 

Ma maman, quand j'étais enfant, donnait vie à des idées en quelques coups de crayon seulement. J'étais émerveillée. Pré-ado, j'ai découvert Pierre Bottero qui m'a donné l'envie d'écrire. Grzegorz Rosinski avec Thorgal m'a donné envie de mettre les histoires en BD. Puis les deux qui m'ont fascinée et inspirée dans mon travail c'est Béatrix Potter et Hugo Pratt.

 

Sur quel projet travaillez-vous actuellement ? 

 

L'histoire de Mane, C'est l'histoire croisée de deux femmes sénégalaises, Marème Diaw et Mane. Une institutice volontaire qui aide une jeune broussarde à avoir accès à l'éducation. Sous forme d'une BD docu-fiction, Marème et Mane racontent ce que c'est que d'être une femme, venant de la brousse au Sénégal aujourd'hui.

 

Quel regard portez-vous sur votre parcours artistique : bienveillant, fier, critique... ?

 

Mon parcours est ce qu'il est, et il est loin d'être fini, l'essentiel est toujours d'avancer, de chercher, de rencontrer, de dessiner.

 

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Interview réalisée par mail le 25 janvier 2018 exclusivement pour les Journées de la BD