Amandine, vous êtes scénariste. Alexis, vous êtes dessinateur.
Comment travaillez-vous au quotidien ?
Amandine - Cela dépend, je n’ai pas vraiment de règles ! Je fais en fonction de mon
inspiration mais ces 6 derniers mois pour le tome 2 de Rockstohl (anciennement
Golem) j’écrivais un peu tout les jours. Pour Lupetto, J’ai fais quelques recherches
avant mais j’ai écris l’histoire en une journée. Les ajustements de l’histoire se sont
fait au moment de la maquette final du livre.
Alexis - Je me fait un emploi du temps, le matin sur un projet, l'aprés midi sur un
autre et le soir pareil, et cela toute l'année.
Quels ouvrages allez-vous nous présenter lors des journées de la BD
et pouvez vous nous en dire quelques mots ?
Amandine - A l’heure où je vous parle, nous attendons d’avoir nos propres ISBN
(identité du livre) pour pouvoir réimprimer le tome I de Golem, dont le nouveau
titre sera Rockstohl. Pour Lupetto c’est la même chose. Une fois l’identité de nos
livres attribuée nous envoyons tout à l’imprimeur. Il est possible que nous n’ayons
pas les deux ouvrages sur place faute de réédition. Cependant nous vous préparons
une belle exposition d’originaux où tout le travail d’Alexis sera mis à l’honneur.
Combien de temps vous a-t-il fallu pour concevoir et réaliser cet album ?
Quelles sont vos sources d'inspiration à tous les deux ?
Amandine - En cumulant tout le temps. Je pense qu’il à bien fallu Un an pour le
tome I de Golem et 15 jours pour Lupetto. La partie écriture prends moins de
temps et comme nous avons pas mal de source d’inspirations commune les idées
fusent encore plus rapidement. C’est un véritable travail d’équipe.
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Quelles sont vos sources d'inspiration à tous les deux ?
Amandine - Notre principale source d’inspiration est la pop Culture des années 80, autant américaine que japonaise et à la fois en musique, cinéma et dessins-animés. Moi j’adore la culture Disney et les films d’animations de Don Bluth et Gary Goldman mais vu qu’on est dans le manga et pour restreindre un peu le champ d’inspiration, je dirai que mes références se trouvent dans Saint Seiya, Dragon Ball Z, Le secret de l’eau bleue, Les chroniques de la guerre de Lodoss ou encore Vision d’Escaflowne pour Golem. Pour Lupetto on est à mi chemin entre du Dragon Ball et Monogatari Mapple Town.
Alexis - Pour ma part mes sources d'inspiration graphiques tiennent autour de komatsubara, Sugino, Yasuhiko et ohrai pour le Japon, et Buscema, romita, Davis, Frazetta pour les US. Disons que sont là les principaux. J'ai une culture fortement influencée par le comics et le manga (appelé comics au Japon également ceci dit en passant) car ayant voyagé dés l'enfance, mon cœur s'est raccroché à ces style, de plus la culture des années 80 en France m'a renforcé la dedans. Je n'ai quasiment pas été influencé par la Franco-Belge, à part pour les Shtroumpfs que j'adore et que l'on pouvait retrouver un peu partout.
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Quelle formation avez-vous suivi en tant qu’artiste et quel conseil donneriez- -vous à ceux qui voudraient suivre votre exemple ?
Amandine - Je suis diplômé des Beaux des Beaux Arts de Toulon mais je dirai que c’est avant tout ma culture personnelle et une bonne dose de chance qui m’a fait arriver là où j’en suis aujourd’hui. Comme conseils, je donnerai de toujours de se donner à fond, travailler son dessin et son écriture tout les jours. Pour la scénarisation, ne pas hésiter à se publier en ligne sur des sites de fanfictions car c’est un bon exercice que de se confronter aux critiques des internautes pour progresser.
Alexis - J'ai été formé aux beaux arts depuis l'enfance jusqu'à l'adolescence, ensuite j'ai intégré une école préparatoire dans la Communication Graphique, puis pour finir diverses formations diplomantes pour valider ce que j'apprenais sur le terrain. Car je travail depuis mes 16 ans ou j'ai commencé en imprimerie, ce qui m'a permis d’acquérir en même temps que j'étudiais une connaissance pratique sur le terrain, si j'avais un conseil à donner, c'est celui ci, confrontez vous toujours au milieu professionnel, déjà cela vous permettra de vous payer votre matériel, mais cela vous donnera surtout l'occasion de savoir comment profiler vos études et votre carrière. Et surtout ne comptez jamais vos heures, ce métier est une profession de foi, seul celui qui a l'endurance et le courage d'aller jusqu'au bout arrivera à quelque chose de satisfaisant. Peu importe l'âge qu'il aura
Une question plus technique maintenant. Une des grandes questions récurrentes dans les festivals concerne le dosage entre dessin sur papier et dessin sur ordinateur. Certains visiteurs s'étonnent même qu'on puisse encore utiliser un vrai crayon. Pouvez vous nous décrire votre processus créatif et de quel manière vous intégrez (ou pas) l'ordinateur ?
Alexis - Personnellement, mon objectif consiste utiliser au maximum les outils traditionnels, que ce soit lorsque je sculpte ou quand je dessine, j'ai le parti pris de n'utiliser la technologie que pour servir mon sujet, jamais pour remplacer une technique qui pourrait être exécutée à la main. (en général et suivant pour qui je dois bosser)
Quels sont tes (vos) projets pour 2017 ?
Amandine - La ré-impression du tome I de (Rockstolh) Golem, la sortie de notre livre pour enfant Lupetto livre I, Le grand Déluge et bien évidemment dans sortie du tome II de Rockstohl qui est très attendu.
Alexis - oui, Nous préparons aussi un portfolio spécial tome 2 de Rockstohl premier chapitre pour que ceux qui attendent tant la suite puissent profiter de la bataille entre les Golems dans une version luxe. Il y a également une série Japonaise très connue que nous devons adapter en Bande dessinée, mais pour cela nous devons encore attendre des formalités assez longues de la partie juridique Japonaise.... donc sait on Jamais 2017 est peut être la bonne pour cette série.
Et a plus long terme, que peut-on te souhaiter (gloire, amour, fortune ...) ?
Amandine - Amour et Gloire c’est déjà fait ! On ne serait pas contre la fortune ! Plus sérieusement, que les fans continuent de suivre nos aventures et de prendre autant de plaisir à lire nos créations que nous a les créer.
Alexis - ahaha ! Oui en effet pour l'amour on est tranquille de ce côté là, et puis travailler en couple est vraiment très agréable quand les deux sont aussi passionnés, de plus il n'y a absolument pas de guerre d'égo ce qui évite bcp de soucis. Pour la Gloire, si on peut appeler ça ainsi, nous somme extrèmement bien soutenus par nos fans avec qui nous partageons vraiment beaucoup de bons moments. La fortune, et bien oui forcément, car cela nous permettra en premier lieu de pouvoir investir sur toutes nos idées et aussi sur les projets des copains qui veulent nous rejoindre au Studio. Et puis pour prendre un peu de repos parfois, ça serait pas mal^^ même si honnêtement, nous voyageons beaucoup et que nous avons la chance de pouvoir vivre cela ensemble lorsque nous sommes invités un peu partout en France. Ah si, un vœu, celui de réussir notre paris à nous exporter aux états unis ou dans d'autres pays, nous avons de très bonnes relations avec les Canadiens avec qui nous allons nous développer à l'avenir mais aussi avec le Royaume de Belgique.
Le manga sera particulièrement à l'honneur cette année aux JBD avec, en plus de vous deux, la présence de Jéro, Leen et Marina Duclos. Ne serai-ce pas là une stratégie secrète des fans de manga pour prendre le pouvoir et plus si affinités. Quelle genre de relation nouez-vous avec votre public lors des séances de dédicaces et avez-vous des anecdotes à ce sujet ?
Amandine - Elles sont excellentes pour ne pas dire idyllique, je n’ai pas d’anecdotes en tête mais ce qui est bien c’est qu’avec mes fans, qui me suivent depuis mes débuts dans l’aventure Noob et ceux d’Alexis, nous avons une belle communauté à nous deux. Nous profitons des salons pour aller à leurs rencontres mais aussi pour créer de nouveaux liens avec les futurs aficionados de Rockstohl. Les gens sont généralement curieux et achètent d’autant plus volontiers un manga fait par des français.
Alexis - Perso, je n'ai aucun plan de conquête ou je ne revendique absolument rien, j'ai un style essentiellement Japonais ou Ricain mais c'est uniquement parce que c'est la culture avec laquelle j'ai grandi. Ce qui m’intéresse réellement, c'est de raconter de belles aventures et de faire rêver les gens avec, de pouvoir transmettre des valeurs capitales ( comme le dépassement de soit) aux plus jeunes, et de le rappeler à d'autres. Je ne veux même pas appartenir à une communauté ou une autre, je veux juste être proche des gens avec mon travail, et leur faire oublier un peu une époque un peu difficile. Ayant ce style depuis l'enfance, c'était parfois assez délicat au début des années 90 de présenter son travail avec un style Nippon dans notre pays. Donc si aujourd'hui je suis invité dans un salon essentiellement Franco-Belge, j'en suis reconnaissant et heureux, car je vais moi aussi certainement pouvoir apprendre de nouvelles choses en échangeant avec les auteurs ou le publique de ce genre de salons.
Interview réalisée par mail le 19 janvier 2017 exclusivement pour les Journées de la BD