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Isa PYTHON

L'interview

Bonjour Isa. Tout d'abord bienvenue aux JBD de  Saint Saturnin.

Pour cette édition 2019, nos visiteurs vont avoir l'occasion de

découvrir votre personnalité et votre univers pour la première fois.

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis née en Bourgogne, et j'ai toujours dessiné. Depuis que je

suis bébé. Mon scénariste, c'est la vie ; Aussi, chaque micro-incident

est enregistré mentalement avec cette question:

"Comment je pourrais dessiner ça ?"

 

Vous ne viendrez pas les mains vides puisque vous serez

accompagnée par notamment les deux tomes de votre série

"Mémoires de Marie Antoinette". Une mini série (forcement).

Comment en êtes vous arrivée sur ce projet et quel aspect vous

a le plus intéressée ?

Je bossais sur l'adaptation en BD du Petit Prince, un travail d'équipe

très formateur et passionnant. Mon chef de studio, Didier Poli,

connaissait mon travail et notamment mes illustrations historiques:

C'est lui qui m'a envoyée chez Glénat ou le projet "Marie-Antoinette",

déjà écrit, cherchait son dessinateur, et bingo.

Ma période de prédilection, c'est plutôt le Moyen-âge, mais je me suis documentée, et j'ai redécouvert une époque sur laquelle je ne savais que ce qu'on m'en avait dit aux cours d'histoire du collège...

Avec Noël Simsolo, le scénariste, qui est aussi historien, l'entente était parfaite.

​

Au fait c'est quoi la vie d'un auteur/dessinateur BD ?Avez vous des rituels de travail ? 
C'est une vie de solitaire, comme un moine dans sa cellule: C'est super, parce que vous avez la paix,

et que vous êtes votre seul maître...

Mais cette tranquillité a ses limites: Vous avez besoin du regard des autres pour progresser. 
En fait de rituel, il faut surtout s'adapter aux délais: Vu la  complexité des planches, sur "Marie-Antoinette", je bossais chaque jour du matin jusque tard dans la soirée.

Je ne peux pas travailler sans musique: Sans pitié pour les oreilles de mon entourage, j'écoute beaucoup d'opéras Baroques.

​

Combien de temps vous faut-il pour concevoir et réaliser ces albums ?
Ce sont des formats particuliers: 124 pages pour le tome 1, 132 pages pour le 2...13 mois sur le tome 1, puis 16 mois pour le 2, en dessin seul.
La recherche de doc, visites de Versailles & de musées, achat et emprunt de livres, etc, m'a pris environ 2 mois avant de commencer les planches.

J'ai vécu presque 3 ans avec Marie-Antoinette, finalement.

​

Vous êtes plutôt ordinateur ou papier ?

Papier, crayon et gomme ! Je suis un fossile et je l'assume.
Mon unique tentative de story-board sur Cintiq s'est avérée décevante pour tout le monde: Mes clients qui connaissaient mon dessin en traditionnel, et moi, frustrée par l'absence de contact du crayon sur le papier...

Je scanne et je mets en page mes planches sur Photoshop

parce que je tiens à m'en occuper moi-même, et c'est tout.

​

Quelle formation avez-vous suivi et quel conseil donneriez-

-vous à ceux qui voudraient suivre votre exemple ?

6 ans aux Arts appliqués de Paris, à une époque ou il était

possible de s'orienter dès la fin de la 3ème. 2 diplômes

dont un BTS de création textile, le costume est une autre

passion. un conseil ? Arrêtez tout de suite ! Sinon, sachant

que vous ne gagnerez jamais d'argent avec votre travail,

épousez un ministre.

​

Pouvez-vous nous parler du tout premier album que vous

avez réalisé et quel regard portez-vous sur lui aujourd’hui ?
Quand j'ai quitté Paris ou j'avais vécu 30 ans, complètement

euphorique, j'ai eu envie de raconter notre aventure :

2 tomes de BD se sont dessinés pratiquement tout seuls !

Je ne pensais rien en faire de spécial, ce sont mes amis

qui m'ont encouragée à les faire éditer.
Après 17 refus d'éditeurs, j'ai arrêté de payer les timbres

et les photocopies, et je me suis tournée vers la mairie

de mon village qui a financé le 1er tome.
Pour le 2ème, mon entourage m'a aidée à payer

l'imprimeur.Le dernier exemplaire a été vendu en Mai

dernier. J'ai toujours beaucoup de tendresse pour ces BD,

inspirées par ma petite vie ordinaire...

Cette 1ère expérience d'auto-édition m'a blindée pour la suite.

​

Quelle genre de relation nouez-vous avec votre public lors des séances de dédicaces et avez-vous des anecdotes à ce sujet ?
J'en ai 88 pages, de ces relation avec mon lectorat, ou plutôt mon non-lectorat...
Personne ne me connait, et je ne dessine rien de connu: Personne n'a donc envie d'acheter mes albums.

Quelques aventuriers s'y risquent pourtant, et c'est pour ces rares amateurs, sympathiques et curieux, que je continue.

​

Interview réalisée par mail le 21 janvier 2019 exclusivement pour les Journées de la BD

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