Curd bonjour.
Tout d'abord bienvenue aux JBD de Saint Saturnin.
Tu nous a fait l'honneur de venir à plusieurs
reprises à notre festival par le passé. Mais pour
les nouveaux visiteurs de cette édition 2024,
peux-tu te présenter et nous résumer ton parcours
dans le merveilleux monde de la BD?
​Bonjour, je m’appelle Curd Ridel. J’ai toujours rêvé
de faire de la BD puisque j’ai dit à mes parents
que je voulais faire ce métier dès l’âge de 4 ans !
Ils ne m’ont pas découragé et m’ont laissé lire des BD
et dessiner autant que je voulais… Je suis né et j’ai vécu toute mon enfance
au Congo, et dès mon arrivée en France, je suis allé voir les éditeurs avec mes dessins sous le bras,
j’avais 15 ans et demi, c’est à cet âge-là que j’ai commencé ma carrière aux éditions Cinq pouces qui faisaient à l’époque le journal Tintin France et Footy » le mensuel des jeunes fous de foot »,c’est dans ce dernier journal que j’ai tout de suite commencé à publier mes BD en signant scénario et dessins, la série s’appelait « Les tony’s team », c’était une équipe de gamins à qui il arrivait des tas d’aventures, je dessinais la mascotte du journal aussi, qui était un coq et je faisais la maquette des pages françaises de Tintin « Les archives de Moulinsart « et « Tintin story » écrites par Christian Goux. Puis je réalisais des couvertures pour des licenses comme Popeye, Pim pam poum, Yogi l’ours, Maguila le gorille, Tom & Jerry, Scoobidou, Casimir etc… puis j’ai beaucoup travaillé pour la presse jeunesse, dans Fripounet, Spirou et Pif, dans lequel je dessinais les BD de Pif et Hercule, le journal des jeux, puis une série que j’ai créée avec Jac Lelièvre au scénario : Radio Kids, quatre gamins qui faisaient de la radio libre…, j’ai beaucoup dessiné pour la pub aussi : Malabar, Seb, Tefal, Moulinex, Poulain, Yoplait, Kellogs, Benco…
​Ta série phare est la série Angèle et René. Comment est née cette série ? (Si tu veux nous confier tes souvenirs d'enfance à la ferme c'est le moment... ha ! ha! )
Elle est née d’un croquis que j’avais fait en marge d’une feuille, représentant une petite fille et un cochon… Puis ça a muri, j’ai eu envie d’en faire une série de gags, mais j’étais trop occupé à dessiner les aventures de Tandori, fakir du bengale sur un scénario d’Arleston et Rigoletto Loustic avec Téhy au scénario, qui signe aussi Jim… J’ai donc voulu le faire en collaboration avec un dessinateur, j’ai proposé aux éditions du Lombard mon ami Christophe Lazé pour le dessin, mais ils ont finalement trouvé qu’il n’était pas assez BD et trop illu jeunesse pour convenir à l’humour du projet, j’ai proposé Pierre Tranchand, mais il avait déjà fait Marine chez eux et ils ne voulaient plus de lui… J’ai proposé Cavazzano, mais ils n’en voulaient pas non plus et ils ont fini par me persuader de le faire seul…
Si on vient à ton stand, quel ouvrage ou livre vas-tu nous conseiller et pourquoi ?
Angèle et René, bien sur ! Puisque c’est ma série fétiche, c’est celle avec laquelle je m’amuse le plus ! Et en plus, maintenant que je l’édite moi-même, je peux vous dire que les albums sont beaux ! En très grand format avec un pelliculage mat anti-rayures, un papier superbe, superbement imprimés, ce sont vraiment de beaux livres !
Au fait c'est quoi la vie quotidienne d'un auteur/scénariste BD ?
C’est le bonheur d’aller travailler avec l’envie d’y aller ! Et de n’avoir jamais l’impression de travailler.
As-tu des rituels ou outils de travail spécifiques ?
Non, j’aime travailler en musique… avec la musique que je choisis d’écouter ! Jamais la radio ni la télé, je n’en ai pas, j’aime choisir moi même les musiques que j’écoute et les films que je vois.
Combien de temps te faut-il pour concevoir et réaliser un album entier ?
C’est très difficile à dire, je fais toujours plusieurs projets en même temps. Et ça dépend tellement du genre de BD qu’on fait.
Quelle formation as-tu suivi et quel conseil donnerais-tu à ceux qui voudraient suivre ton exemple ?
Je n’ai suivi aucune formation puisque j’ai commencé à vivre de ce métier à 15 ans et demi. Le seul conseil que je donnerai c’est de suivre ses envies et de croire en ses rêves.
Peux-tu nous parler du tout premier album que tu as réalisé et quel regard porte-tu sur lui aujourd’hui.
Le premier album que j’ai fait ce n’était pas une BD mais un livre illustré aux éditions Rouge et Or, j’avais dans les 18 ans, c’était Le merveilleux voyage de Nils Holgerson. Des illustrations entièrement à la peinture… Je me suis régalé.
Mon premier album de BD s’appelait « Les aventures de Tahoré » c’était un recueil d’histoires courtes parues dans Fripounet qui racontaient les aventures d’un jeune polynésien et de son copain Pouli-pouli qui était un dauphin. C’était très distrayant à réalisé, les îles, la mer, des requins, des poulpes géants, des pirates… Le pied, quoi ! Les histoires étaient signées Pierre-Yves Gabrion qui était un auteur qui avait beaucoup de talent ! C’est un album que j’aime beaucoup même des années après, car ce sont des histoires que j’ai dessinées quand j’avais entre 20 et 22 ans !
Quel genre de relation as-tu avec ton public lors des séances de dédicaces et as-tu des anecdotes à ce sujet ?
J’ai beaucoup de chance car j’ai un public constitué de tous les âges, ça va du tout petit garçon ou fille au grand père et grand mère ! Ils sont toujours très gentils et souvent ils sont tout heureux d’avoir un dessin original dans leur album !
Parfois, ils reviennent avec un petit cadeau pour me remercier, ou un dessin pour les plus jeunes… j’adore ces moments de partage.​
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Interview réalisée par mail le 18 janvier 2024 exclusivement pour les Journées de la BD